Nichée au cœur du quartier historique du Panier, la Vieille Charité est bien plus qu’un simple bâtiment ancien. Construit au XVIIe siècle, cet édifice à l’architecture imposante raconte l’histoire de Marseille, de ses plus sombres chapitres aux plus inspirants. Aujourd’hui, ce lieu est un centre culturel vivant, regroupant des musées fascinants, des institutions de recherche et des expositions captivantes. Découvrez pourquoi ce site reste incontournable pour quiconque souhaite explorer l’âme de la cité phocéenne.
Un édifice historique au service des indigents
En 1622, le Conseil de Marseille décide d’abriter les plus démunis, conformément aux édits royaux visant à l’enfermement des mendiants. La ville choisit alors un emplacement stratégique près de la cathédrale de la Major, et c’est Pierre Puget, un architecte marseillais de renom, qui est chargé de la conception. Si les travaux commencent en 1671, Pierre Puget n’aura pas la chance de voir son projet terminé, puisqu’il décède en 1694. La construction se poursuit sous la direction de son fils, François Puget, et s’achève en 1745.
L’architecture baroque du bâtiment, faite de pierres roses et blanches issues des carrières de la Couronne, reflète un style typique de l’époque. Quatre ailes monumentales s’élèvent autour d’une cour intérieure, dominée par une chapelle centrale coiffée d’une coupole elliptique. Un cadre unique qui impose le respect et la sérénité, malgré un passé marqué par des conditions de vie rigides pour ses résidents.
La « répression des pauvres »
À l’origine, la Vieille Charité se voulait un lieu de répression sociale. Les « Chasse-gueux » traquaient les mendiants pour les enfermer ici, sauf ceux qui n’étaient pas originaires de la ville, qui eux étaient simplement expulsés. Les conditions de vie y étaient difficiles, et les résidents étaient souvent contraints à des travaux pénibles. Les enfants, quant à eux, étaient envoyés comme apprentis dans des métiers variés. À son apogée en 1760, plus de 1000 personnes étaient enfermées entre ses murs, mais avec l’évolution des mentalités, ce chiffre ne cesse de décroître au fil des ans.
Un refuge, un monument historique et une résurrection
La Vieille Charité devient ensuite, au XIXe siècle, un asile pour les indigents et les vieillards, avant d’être laissée à l’abandon au début du XXe siècle. Le lieu accueille temporairement des familles évacuées pendant les guerres, et ce n’est qu’en 1951 que la Vieille Charité est finalement classée Monument Historique. Avec l’appui d’André Malraux, alors ministre de la Culture, des fonds sont alloués pour sa restauration à partir de 1968. Grâce à ce projet colossal, les bâtiments retrouvent leur splendeur d’antan, et en 1986, le site renaît en tant que centre culturel et muséographique.
La Vieille Charité aujourd’hui : un centre culturel vibrant
Aujourd’hui, la Vieille Charité est un incontournable pour les passionnés d’art et de culture. Le musée d’archéologie méditerranéenne vous plonge dans l’histoire des civilisations anciennes, avec des collections d’antiquités égyptiennes, grecques et romaines. À l’étage supérieur, le musée d’arts africain, océanien et amérindien expose des œuvres venant de trois continents, offrant un véritable voyage à travers les cultures du monde entier.
Des institutions de recherche et de poésie
Outre les musées, la Vieille Charité héberge des centres de recherche, notamment en sciences sociales, et l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) y propose des formations de master. Le Centre international de poésie Marseille (CipM), quant à lui, apporte une dimension artistique en promouvant la poésie contemporaine, en accueillant des lectures publiques et des événements littéraires.
Visiter la Vieille Charité : une expérience unique
Avec ses expositions temporaires, ses librairies, et son ambiance unique, la Vieille Charité est un lieu de rencontre culturelle par excellence. Que vous soyez passionné d’histoire, amateur d’art, ou simplement curieux, une visite ici vous offrira un aperçu de la richesse de Marseille, de ses traditions et de son héritage multiculturel. C’est un lieu qui incarne l’évolution de la ville, tout en restant résolument tourné vers l’avenir.