Les Alpilles hérissent leur mantille de pierre blonde non loin du Luberon. C’est Salon qui monte la garde à l’est, tandis que Tarascon veille, à l’ouest.
Terre mystérieuse baignée d'une lumière flamboyante qui jette son dévolu sur les crêtes des hautes collines de calcaire. Terre agricole qui prend racine dans un héritage champêtre étincelant. Dans ces hauteurs pleines de turbulences, dont les cîmes ne dépassent pas 500 mètres, l’érosion a façonné des créatures fabuleuses, des titans de pierre gravés dans la masse.
Nous sommes au pays des tarasques et des dragons, et de la fameuse Chèvre d’Or, gardienne d’un hypothétique trésor.
Terre des bergers, toujours un peu sorciers, et des prophètes tel Nostradamus, les Alpilles sont criblées de grottes, comme la tanière de la sorcière Taven où Mireille vint se réfugier avec Vincent blessé, dans l’un des poèmes de Mistral.
Flattés par les champs de cyprès et les oliviers, preuve de la reconnaissance d’une terre douce et généreuse, de pittoresques villages papillonnent dans cette contrée qui subliment le paysage : Le Paradou, Maussane, Mouriès, Fontvieille… sans oublier les Baux de Provence majestueux et Saint-Rémy, riche de son site antique de Glanum, mais aussi Graveson, Maillane.
Ville classée, Saint-Rémy de Provence a été construite sur l’un des sites archéologiques le plus ancien d’Europe. Le Comptoir de Glanum fondé au III° siècle avant JC, puis remodelé par les romains sur l’ordre de Jules César, a laissé assez de traces antiques pour attester de façon spectaculaire des illustres civilisations qui ont marqué ce lieu.
Les grands Thermes, la longue avenue résidentielle, temple et source naturelle d’une véritable cité gallo-romaine datant de 30 à 10 années avant JC peuvent être admirés. L’Arc de Triomphe et le Mausolée des Antiques symbolisent également la marque de Saint-Rémy.
La poésie de ses paysages et la noblesse si particulière de son prisme ont insufflé l’inspiration à de nombreux artistes, écrivains et peintres. C’est là que le cœur de Vincent Van Gogh a palpité de mille feux notamment devant l’entrée du site de Glanum qui lui inspira « Les oliviers et la montagne des deux trous », sur le chemin des carrières lorsqu’il installa son chevalet pour immortaliser sur sa toile « Les blés jaunes avec Cyprès », ou encore sur l’allée Saint Paul « L’asile St Paul à St Rémy », un endroit qui lui est familier puisqu’il est admis à l’asile de Saint Rémy en 1889.
Malgré sa fragilité mentale, après l’incident de l’oreille coupée, Vincent peindra avec désespoir ce patrimoine exceptionnel sur plus de 140 toiles en s’inspirant de la nature : oliviers, champs de blé…, mais y brossera aussi de nombreux autoportraits.
Classé et labellisé comme l’un des plus beaux villages de France, les Baux de Provence mélangent mystère, histoire et esthétisme architectural, car cette bourgade jouit d’un trésor architectural de 22 vestiges classés Monuments Historiques.
A l’origine, ville des princes de Baux, associée au comté de Provence en 1426, puis au royaume de France, la cité a toujours été alliée au faste. En 1642, le roi Louis XIII en fait don aux Grimaldi, princes de Monaco, qui sont toujours détenteurs du titre de nos jours.
La cité cyclopéenne, nef de la citadelle des Baux fend le ciel de sa proue. Les ruines de son château sont encore hantées par les seigneurs d'autrefois, « race d’aiglons, jamais vassale », la première des grandes familles provençales, issue du roi mage Balthazar.
Le Val d’Enfer sert de seuil à cette patrie provençale qui est devenue un des hauts lieux du tourisme. Ainsi, dans ce paysage désolé, quelques pins faméliques peuvent à peine faire oublier l’austérité d'un décor qui, dit-on, aurait inspiré Dante pour son évocation de L’Enfer.
Les crêtes, corrodées par la férocité du vent, les crevasses traîtresses, les nécropoles scellées dans les concrétions de la roche calcaire, tout participe ici à faire naître une émotion saisissante qui étreint le visiteur.
L’oppidum des Bringasses est encore visible, au nord du col de la Vayède. On y accède par un sentier de chèvres pour se voir très vite cerné par un chaos de taillis sauvages qui empiètent chaque jour davantage sur un espace encore piégé par les vestiges des anciens remparts.
On reste saisi par cet oppidum, héritage séculaire et témoin de la ténacité des premiers Baussenques.
Trève d’histoires fantastiques et légendaires, les Baux savent rappeler les plaisirs épicuriens de la vie comme celui de se restaurer ! Et les amateurs de fine gastronomie ne seront pas déçus avec la multitude de tables célèbres proposées aux Baux, notamment le prestigieux Oustau de Baumanière.
Avec le Pays d'Aix et le Luberon, voici le troisième pays de la Provence intérieure, au nord-ouest de notre département, il voisine avec Avignon et la capricieuse Durance à l’Est.
Ce territoire fait de petites montagnes et vallées abrite un patrimoine culinaire ainsi que des produits réputés dans le monde entier. En effet, l’huile d’olive du triangle d’or (région qui s’étend sur l’ensemble du massif des Alpilles) a des mérites incomparables, ce qui lui donne un label AOC ainsi qu’une renommée internationale.
Les olives des Alpilles peuvent être consommées natures, cassées ou bien fendues d’un simple coup de maillet. C’est là que les opinions divergent et chacun à sa vérité. Parfumées de laurier, de fenouil ou bien d’ail, servies à l’apéritif, quand on commence à en manger il est impossible de s’arrêter.
Dans cette région, un savoir-faire agricole sans égal donne les fruits et légumes qui sont la base d’une alimentation savoureuse. Allez arpenter les innombrables marchés afin de trouver et goûter des produits frais et authentiques, car c’est dans ces marchés que la nature vous offre la primeur de ses dernières créations.
Nous vous recommandons également le fromage de chèvre produit dans la région à la fois fin et goûteux. Il a la particularité de mûrir dans un climat d’ombre et d’humidité ce qui lui donne une saveur trés particulière.